dimanche 25 mai 2014

carnet de bord

Voici enfin venu le temps de partager mon aventure Sénégazelle dont je vous ai tant parlé ces derniers mois. J'espère que vous prendrez plaisir à lire ces quelques pages. Les mots et les images ne pourront évidemment pas être fidèles à la réalité mais j'espère vous emmener, à la fois, assez loin pour vous évader mais suffisamment prés de la vraie vie, là-bas......





Samedi 26 avril, Quelque part dans le ciel entre Casablanca et Dakar.


Je n’arrive décidément pas à dormir, trop énervée, excitée…Pourtant, il le faudrait : couchée hier à à 2h du matin pour boucler les valises, levée à 7h, il est presque minuit et notre troupeau de gazelles a encore quelques heures de vol et  je ne sais quels moyens de transport encore devant lui !












Le voyage, enfin, l’aventure dont je rêvais est enfin à portée de mes doigts, j’y suis, je n’ai plus qu’à me laisser porter. Je vole vers ma Sénégazelle !



Le début de l’expérience a commencé à l’aéroport d’Orly par la rencontre avec une vingtaine de filles. Le contact est passé tout de suite, évidemment de nombreux points communs nous rassemblent lorsqu’on choisit un tel projet ! Les gazelles de Strasbourg m’ont accueilli avec beaucoup de chaleur et de joie. La bonne humeur régnait Porte C devant l’enregistrement des bagages. 


Puis j’ai rencontré Marie, Stéphanie, Michelle, Christelle, Elisabeth, Martine, Dominique, Céline…..toutes aussi sympathiques les unes que les autres...




Enfin, j’ai fait la connaissance de l’équipe de choc, la fine équipe, l’équipe « boulette », appelons-là comme on voudra : Gaëlle et Julie, Cathy et sa fille Louise – bref, l’équipe dont je ferai moi-même partie et avec qui je partagerai beaucoup d’émotions fortes, des larmes de joie et beaucoup de gaieté. 




Il y eut évidemment des petits groupes comme le nôtre, qui se sont créés, ou qui existaient déjà mais le noyau dur m’a semblé toujours constitué de ces 62 filles. J’ai toujours ressenti un groupe soudé jusqu’à la dernière course…







Escale A Casablanca où l’on retrouve le « reste » du groupe des 63 gazelles, venu de Bordeaux, Marseille ou Nantes




Casablanca, via Dakar, décollage n°2



un voyage en bus épique


Découverte ......

Les valises dansent sur les lattes irrégulières du ponton, il est 6h, Foundiougne s'éveille.



Après un petit déjeuner, nous nous installons dans nos chambres, je partagerai la mienne avec Cathy et sa fille Louise, deux adorables gazelles des Volcans d'Auvergne. Je profite de leur sieste pour ranger mes affaires et découvrir la surprise cachée de mes loulous et de leur papa. Ils ont glissé une photo insolite et un petit message attendrissant dans mes affaires...premières émotions !


Je ne peux décidément pas dormir, je suis sur le sol africain, ce n'est pas le moment de s'endormir ! quelques photos calmeront mon impatience : 





La Sénégazelle est arrivée, il faut que ça se sache ! on plante le décor !



Au travail !

Environ  62 x 40 kg, je vous laisse faire le calcul !
C'est à peu près 2480 kg de fournitures que nous irons distribuer dans les écoles cette semaine.
Chaque après-midi, guidées par Evelyne et Christine, nous empaquetons cahiers, trousses, stylos en fonction du ombre d'élèves par classe et du nombre de classe par école visitée.

Dire qu'à la fin de la semaine, la pièce sera vide !






 ça papote, ça gigote et ça fourmille dans chaque coin de la pièce. On pense déjà à demain, on imagine déposer ce crayon ou cette trousse dans la main d'un enfant.

























 

Des peluches seront distribuées la semaine suivante dans des structures d’accueil pour petits. Les deux zozos qui trônent sur le tas de doudous appartenaient à Mathis et Léo-Paul.



Fin de journée : la nuit promettait d'être bonne après cette longue journée sans sommeil, enfin ces deux journées ! 



Lundi 28 avril, quelle journée !

école de M'Bam 450 enfants

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai rejoint le groupe de gazelles ce matin afin de me positionner sur la ligne de départ. J’ai souvent imaginé ce moment ou regardé les photos et vidéos de ce top départ lancé par Jean Michel Ferron, le directeur technique de la course.

 Ce matin, j’y étais vraiment, des larmes d’émotion coulent sur mes joues, ce sont des larmes de joie, quelle chance j’ai d’être là. Les premiers pas sont comme un envol, le départ est rapide,  il fait très chaud et déjà,  au bout de 20 minutes, c’est avec une élévation de la chaleur qui nous tombe soudainement dessus qu’il faudra composer afin de  parcourir le reste des km.
Mais bon sang, que c’est bon de se dire « Je cours sur la terre africaine, au Sénégal et je vais distribuer des fournitures aux écoliers ! ».  Nous traversons un terrain terreux, sablonneux, un village, les gens nous saluent, les enfants nous tapent dans les mains, des sensations nouvelles et chaleureuses jamais ressenties lors d’une course.



A environ 1 km de l’arrivée, j’entends des tam-tam, des djumbés, des chants et des cris. Il reste une centaine de mètres, j’aperçois les banderoles de la Sénégazelle et surtout une horde d’enfants scande « les filles, les filles… » en frappant dans les mains. Evidemment, nous partageons beaucoup d’émotion lors de cette ligne d’arrivée.


A peine remises de notre course, nous sommes accueillies dans l’école par les enfants, les enseignants mais aussi l’inspecteur de l’Education nationale. Le directeur fait un discours pour nous remercier ainsi que l’équipe organisatrice de la Sénégazelle. S’ensuit une grande fête avec parade des écoliers et danse au rythme des balafons et autres percussions.




Les couleurs du drapeau du Sénégal hissé haut dans les branchages du fromager

Après la grande fête, c'est l'heure de la distribution des fournitures.

Je présente alors à une classe de CM1 le jeu des homonymes et le recueil de contes que mes élèves ont fabriqué avec beaucoup de soin, d’attention et de motivation. Je pense très fort à eux à ce moment-là.









Retour au village en charrette, le moyen de locomotion le plus habituel mais pas le plus confortable ! Moi ça me va bien !



 De nombreux baobabs parsèment le paysage désertique entre deux villages.


C'est au marché de Foundiougne que s'arrêteront nos voitures à 4pattes et 4 roues.


Quelques échoppes à Foundiougne

 




En fin d’après- midi, nous sommes allés faire une balade en pirogue sur le Siné Saloum. 
 
Notre destination était un petit village de pêcheurs  à qui nous allions rendre visite et apporter quelques présents. 



Cette fin de journée fut un moment mémorable, nous y avons vécu nos premiers éclats de rire entre copines !


Oui, je sais, je ne suis pas très bien coiffée ! Cet épisode m’a valu le maillot de la boulette : le maillot rose. La pirogue dans laquelle nous naviguions n’était pas très étanche et il fallait sans cesse écoper, ce que j’ai bien sûr fait quand mon tour fut venu. Prise dans mon élan, j’ai jeté l’écope dans le fleuve, adieu l’écope et l’écopage, croisons les doigts pour que nous ne coulions pas !!!!



La doyenne du village, Sage à qui nous avons remis le sac de cadeaux. Elle assurera la distribution auprès des villageois.







Les enfants adorent être pris en photo. Ils peuvent ainsi se voir sur l’écran, cela leur plait énormément. Cette technologie ne fait évidemment pas partie de leur quotidien.




Mardi 29 avril,  étape du baobab

école de Gagué Bocar 237 enfants

Ce mardi était le jour de l’étape la plus longue (11 km 400) et donc la plus difficile à supporter du point de vue de la chaleur. La ligne d’arrivée se trouve au pied d’un immense et majestueux baobab et surtout au terme d’une ligne droite d’environ 7 km, infinissable le long du fleuve Saloum.

Cette course était MA course. Je me sentais bien dès le début, poussée par une force dont je reconnaissais les signes. Lorsque j’arbore mon maillot des coureurs de fonds, je ne suis pas seule dans ma tête !. D’ailleurs, Didier, le journaliste du staff l’a très bien compris et je le remercie pour le très bel article qu’il a rédigé.

Pour parfaire le tout, je finis 8ème au classement du jour, même si l’objectif n’est pas le chrono, je ressens une certaine fierté personnelle et je sais que là-bas, sur l’autre continent, les miens sont fiers de leur épouse, de leur maman, de leur fille, de leur sœur, de leur gazelle d’Andaine ! 

( faire défiler jusque bas de page)





Il n’y a pas de mots pour décrire ce qui se passe dans ma tête quand je franchis cette première ligne d’arrivée mais une chose est sûre : je suis heureuse !



Accueil par une  grande fête de danses, de chants et de percussions improvisés dans l’école de Gagué Bocar. 

Annie, notre médecin, se laisse guider
 






 Cette fois-ci, le retour au village se fera en taxi brousse.
un margouillat

le Fromager

kapok, enveloppe de fibres naturels qui entoure le fruit du fromager

scène de vie quotidienne dans les ruelles de Foundiougne


le dispensaire

Nous avons été invités par Madelaine et sa famille à boire le thé

Coucher de soleil sur l'entrée de l'hôtel


Mercredi 30 avril 

M'Bellane 127 enfants

Ce matin- là, Jean-Michel nous dit nous avoir réservé une surprise et nous a demandé de faire une petite valise car notre campement s’installerait ailleurs, encore plus près du fleuve mais avant, place à l’étape 3 de la course !
Une fois n'est pas coutume, c'est en pirogue que nous  accosterons sur l'île.



Découverte de l'île M'Bellane
 
 
 Dotation des fournitures sur l'île



Préparation de notre repas :






Les femmes sont toujours très élégantes, compliment qu'elles ne partagent pas à l'égard des Européennes lorsqu'elles nous voient en cuissard ou en jogging !!!
Hommage à la femme Sénégalaise





Jeudi 1er mai
Thiaré : 367 enfants dotés






vendredi 2 mai 

Ecole de Soum : 698 enfants dotés

Au départ de la dernière course, l'émotion se fait sentir, on sait que c'est la dernière. Les gazelles décident qu'à la fin de cette course, chacune d'entre nous ira rechercher les dernières. L'arrivée devant l'école de Soum a été un grand moment.



L'école de Soum nous a réservé, comme toutes autres écoles de la semaine, une gande fête pour nous recevoir. On assiste à un tournoi de lutte, sport traditionnel très populaire et très spectaculaire au Sénégal. (làmb en woloff)


Le doudou de Léo-Paul a beaucoup voyagé, le voilà maintenant dans les mains de son nouveau petit maître.
Le soleil se couche sur Foundiougne, dernière nuit à repenser à toutes ces belles rencontres...
Samedi 2 mai
Nous passions devant tous les jours. Ce matin-là, c'est le coeur serré, les yeux rougis de larmes que nous montions dans le bac qui traverse le fleuve et qui allait tout doucement nous éloigner de cette semaine merveilleuse. Le regard brouillé et noyé, au revoir Evelyne, Christine, Roland, Benoit, puis Annie, Cathy, Rassoul, Samba et enfin Jean-Michel, Didier, Anne, Clémence, Pablo, toute l'équipe du staff qui a été extraordinaire.

Et le gros camion chargé de sel là, il embraque avec nous ? .......


 Avant de prendre l'avion à Dakar pour le retour, nous avons visité  L’île de Gorée,  un symbole fort de l’histoire de l’esclavage. C’est dans lieu de torture que bon nombre d’esclaves ont séjourné. 
 
La maison des esclaves représente un lieu symbolique de la traite négrière, c’est en effet la dernière esclaverie existante à Gorée. Elle fut construite en 1776 par les Hollandais et a été instituée patrimoine mondial par l’UNESCO.


C'est sur cette visite ainsi qu'une soirée entre gazelles que s'est achevé en théorie ma Sénégazelle.
Elle restera à jamais gravée en moi. Toutes ces rencontres m'ont bouleversées ; un sentiment de frustration accompagne souvent ma nostalgie : pourquoi ne pas donner plus, nous qui avant tant...à eux qui ont si peu, voire rien.

Avec ce petit garçon, moi la "toubab", je dis aussi "merci la Sénégazelle" !


Merci aussi à toute l'équipe organisatrice : Jean-Michel, Evelyne, Roland, Christine, Cathy, Annie, Didier, Anne,  Clémence, Benoit, Rassoul, Samba. Chacun d'entre eux a passé du temps avec nous, ils vivaient l'aventure avec autant d'énergie que nous (sinon plus). Merci de toutes vos petites attentions !
 


ENFIN BRAVO A NOUS LES FILLES !